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Cala Macarella et Cala Macarelleta : le duo le plus photogénique de Minorque

Je ne vais pas vous mentir : Cala Macarella et Cala Macarelleta sont magnifiques. Somptueux, même. Le genre d’endroit où la mer se décline en trois bleus, où les pins descendent jusqu’au sable, et où chaque recoin semble fait pour être photographié. Et c’est bien là le paradoxe. Car à force d’être “Instagrammable”, cette crique est devenue un petit théâtre à ciel ouvert, où les serviettes se touchent et où le silence a du mal à se frayer un chemin.

J’y suis allée tôt, espérant profiter d’un moment un peu plus calme. Le sentier, bordé de végétation et de falaises calcaires, offrait déjà de superbes vues sur la mer. À l’arrivée, la beauté du lieu m’a coupé le souffle – mais j’ai vite compris que je n’étais pas la seule à vouloir en profiter.

Marcher vers Macarella : la beauté avant la foule

Pour rejoindre Cala Macarella, j’ai choisi de partir à pied depuis Cala Galdana, en suivant le Camí de Cavalls, ce vieux sentier de 185 km qui fait le tour de Minorque. Une demi-heure de marche tranquille, à travers les pins, les rochers et le parfum chaud du maquis.

Le chemin ondule au-dessus de la mer, révélant parfois des points de vue si beaux qu’on s’arrête sans même s’en rendre compte. C’est une marche douce, presque méditative, jusqu’à ce que la crique apparaisse enfin, blottie entre deux falaises calcaires.

À l’arrivée, tout semble parfait : l’eau claire, les pins qui offrent un peu d’ombre, les bateaux au large. Mais la réalité se rappelle vite à vous : même en début de matinée, la plage est déjà animée. Les serviettes se frôlent, les conversations se mêlent, et il faut un peu chercher avant de trouver un coin de sable libre.

Cala Macarella, c’est un peu le paradoxe de Minorque : une nature intacte, mais devenue victime de sa propre beauté. Pourtant, je ne regrette pas un seul pas. Car même dans la foule, cette crique garde un charme indéniable.

Cala Macarella : entre falaises et maquis

Longue d’à peine une centaine de mètres, Cala Macarella se love dans une anse protégée du vent. Les falaises de calcaire la bordent comme un écrin, et les pins descendent presque jusqu’à la mer.

Le sable, fin et clair, chauffe vite sous le soleil, mais les zones ombragées permettent de se reposer à l’abri. Un petit bar de plage, assez discret, sert des boissons fraîches et des plats simples — parfaits après une baignade.

Ce que j’ai apprécié ici, c’est le contraste entre la vie animée du rivage et le calme de la mer. En nageant quelques mètres plus loin, le bruit s’efface, remplacé par le clapotis de l’eau et les reflets des poissons. Avec un masque, on croise des bancs d’orphies, parfois une raie immobile sur le sable.
Pas besoin d’être un grand plongeur : le snorkeling ici se fait à fleur d’eau, dans une transparence rare.

plage cala macarella

Accès : un site préservé, mais sous surveillance

Minorque protège jalousement ses plages les plus fragiles, et Cala Macarella ne fait pas exception.
L’été, de juin à septembre, les voitures sont interdites d’accès à la crique pour limiter l’afflux. On doit alors laisser son véhicule à Ciutadella et prendre une navette payante, qui dépose les voyageurs à une quinzaine de minutes à pied du rivage.

Hors saison, on peut s’y rendre directement en voiture, mais les parkings se remplissent vite. Il en existe deux :

  • un premier à environ 5 minutes à pied de la plage (souvent complet dès 10h) ;
  • un second, plus éloigné, à 15 minutes de marche à travers les pins.

Ces restrictions peuvent décourager certains, mais c’est aussi ce qui permet à la zone de rester préservée. Minorque a été classée Réserve de biosphère par l’UNESCO, et chaque visiteur contribue, à sa manière, à l’équilibre fragile de cet écosystème.

Cala Macarelleta : la petite sœur tout autant prisée

cala macarelleta

Depuis Cala Macarella, un petit sentier escarpé grimpe sur la droite. Il serpente entre les rochers et offre des vues spectaculaires sur la mer. Cinq à dix minutes de marche suffisent pour atteindre Cala Macarelleta, mais le chemin demande un peu d’attention — chaussures fermées recommandées.

Là-bas, tout change.
La plage est plus petite, plus intime, sans bar, sans maître-nageur, sans musique. Le sable est aussi blanc que celui de Macarella, mais les serviettes ne sont pas plus espacées.

En fin de matinée, quand le soleil atteint la falaise, la mer devient d’un turquoise presque fluorescent. Et quand le soir tombe, la crique retrouve un calme que Macarella a perdu depuis longtemps.

C’est là, assise sur un rocher, que j’ai compris pourquoi certains choisissent Minorque plutôt que Majorque ou Ibiza : ici, la beauté se fait discrète, et la nature garde le dernier mot.

Se baigner, marcher, respirer

On vient ici pour la mer, bien sûr. Pour plonger dans une eau si claire qu’on distingue chaque caillou du fond. Mais Cala Macarella et Macarelleta ne sont pas que des plages à bronzer. Ce sont aussi des points de départ pour explorer le sud de Minorque à pied, à travers un des plus beaux tronçons du Camí de Cavalls.

Depuis Cala Galdana, on peut rejoindre :

  • Cala Turqueta, en un peu plus d’une heure de marche à travers les pins ;
  • ou repartir vers Cala Mitjana, une autre crique magnifique et un peu moins fréquentée.

La marche ici a quelque chose de particulier : elle fait partie du plaisir. On longe des falaises abruptes, on traverse des zones de maquis où le romarin embaume, et on s’arrête souvent juste pour regarder la mer.

randonnee cala macarella

Snorkeling et vie marine

Si vous aimez observer les fonds marins, apportez un masque et un tuba. Les deux criques offrent des conditions idéales : peu de vagues, une visibilité exceptionnelle et des roches où se cachent de petits poissons colorés.
Autour des falaises, l’eau devient plus profonde, parfaite pour longer les parois et découvrir un autre visage de ces plages si fréquentées.

Le matin, la lumière est plus douce et l’eau plus calme — c’est le meilleur moment pour explorer. En revanche, à partir de midi, la densité de baigneurs augmente, ce qui rend le snorkeling moins agréable.

Préserver le lieu

Ces deux criques ne sont pas de simples plages : elles font partie de l’âme de Minorque. Leur popularité a un prix, et la pression touristique se fait sentir chaque été.
Les autorités locales ont pris des mesures fortes : limitation de l’accès en voiture, ramassage régulier des déchets, signalétique pour sensibiliser les visiteurs.

Mais la préservation passe aussi par des gestes simples :

  • repartir avec ses déchets ;
  • éviter la musique forte ou les enceintes portatives ;
  • rester sur les sentiers balisés pour ne pas abîmer la végétation.

Cela peut sembler évident, mais sur une île aussi fragile, chaque attention compte.

Un équilibre à trouver

Cala Macarella et Macarelleta symbolisent parfaitement les deux visages de Minorque : la carte postale et la réalité. D’un côté, la beauté spectaculaire, presque trop parfaite ; de l’autre, la surfréquentation qui lui fait parfois perdre un peu de son charme.
Mais entre les deux, il y a la marche, le matin calme, le bruit discret des vagues, et ce sentiment d’être exactement là où il faut.

Je garde de cette journée une image simple : celle des serviettes serrées, certes, mais aussi celle d’un moment suspendu sur le sentier, au-dessus de la mer, quand tout semblait encore possible.

Charlie
Charlie

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