Bienvenue sur Voyage de Tortue, où je partage avec vous mes péripéties à travers le monde, toujours à mon rythme, tel une tortue. Aujourd’hui, je vous emmène à la découverte d’un lieu qui incarne la résilience et la beauté, niché au bout de la Norvège : le phare de Lindesnes (lindesnes fyr).
Le phare le plus au sud de la Norvège !
Le phare de Lindesnes se dresse fièrement sur la péninsule de Neset, point le plus méridional de la Norvège, dans la municipalité de Lindesnes.
Construit pour la première fois en 1656, ce phare n’est pas juste une vieille tour qui a vu passer plus de navires que je n’ai vu de trains manqués (et croyez-moi, j’en ai raté un paquet). C’est le plus ancien phare de toute la Norvège, ce qui, entre nous, lui confère un certain cachet. Au-delà de sa fonction première, il sert également de musée, géré par la Lindesnes Lighthouse Museum Foundation. Oui, vous avez bien lu, un musée. Parce que quoi de mieux pour apprendre l’histoire qu’au sein même de l’histoire ?
Mais ne vous y trompez pas, les alentours du phare ne sont pas en reste. Entre les vestiges d’un fort allemand de la Seconde Guerre mondiale et les sentiers balisés, il y a de quoi faire pour les amateurs d’histoire et les randonneurs. Moi qui me considère comme une exploratrice des temps modernes (avec peut-être un peu moins de courage et beaucoup plus de café), j’ai trouvé là un beau terrain de jeu.
Histoire du phare
C’est une saga digne d’une épopée nordique, sauf qu’ici, les dragons sont remplacés par des lampes et les épées par des lentilles de Fresnel. Tout commence en 1656, avec une installation rudimentaire : un feu de suif brûlant fièrement sur une tour à trois étages. Sauf que, bon, la fête n’a pas duré longtemps. Quelques mois plus tard, le feu s’éteint, victime de son inefficacité. Un peu embarrassant, vous ne trouvez pas ?
Mais comme tout bon récit de persévérance, nos prédécesseurs n’ont pas baissé les bras. En 1725, ils reviennent à la charge avec des plateformes en pierre équipées de cages à feu pour charbon. Une amélioration, certes, mais c’était sans compter sur l’innovation qui pointait à l’horizon. En 1822, une lampe à charbon fait son apparition, suivie en 1854 par une toute nouvelle lampe et la fameuse lentille de Fresnel, qui est toujours là aujourd’hui. Vous imaginez, une pièce qui a traversé les âges !
La version en fonte que nous admirons aujourd’hui date de 1915, toujours équipée de cette lentille historique. Puis, en 1920, le premier signal de brume a retenti, grâce à une sirène placée dans un bâtiment adjacent. La Seconde Guerre mondiale a vu les Allemands occuper le phare, ajoutant des fortifications et une antenne radar. L’électrification dans les années 1950 et la modernisation du signal de brume avec un puissant Diaphone ont ensuite propulsé le phare dans l’ère moderne.
Musée et expositions
Le phare fait partie intégrante des musées nationaux des infrastructures côtières de Norvège. Les expositions, réparties dans les anciennes maisons des gardiens et dans un centre audio-visuel souterrain, narrent l’histoire du phare, les défis de la navigation et la lutte incessante contre les caprices de la mer. Un film dédié aux phares et à la navigation enrichit cette expérience muséale, enracinant les visiteurs dans l’importance maritime du lieu.
Installations et aménagements
Le site a été aménagé pour accueillir les visiteurs dans les meilleures conditions : une boutique et une caisse d’entrée ont été judicieusement intégrées sous la roche, tandis qu’un café et une grande salle audio-visuelle occupent également cet espace troglodyte. Les restes des fortifications de la Seconde Guerre mondiale sont accessibles, pour offrir une plongée dans l’histoire à ceux qui parcourent les lieux.
Un phare encore actif
Le phare de Lindesnes demeure un phare actif. Il est unique en Norvège et il y a d’ailleurs encore deux gardiens de phare qui se relaient. Au-delà de sa fonction maritime, il est un centre d’éducation et de commémoration, qui célèbre l’histoire maritime norvégienne. Des événements spéciaux réactivent le signal de brume historique, désormais désactivé en tant qu’aide à la navigation depuis 1988, mais toujours vibrant de mémoire et de tradition.
Les heures d’ouverture varient selon la saison, que vous pouvez consulter sur le site officiel du lieu.
Passer une nuit au phare
Pour ceux en quête d’une expérience vraiment unique, il est possible de passer une nuit au phare, dans l’ancienne maison du gardien. Avec une capacité d’accueil de six personnes, ce logement offre une vue imprenable, directement orientée vers la mer du sud. Un moment suspendu, où le temps semble ralentir, permettant une immersion totale dans la sérénité de ce lieu chargé d’histoire. Le décor ? Un canapé-lit pour deux dans le salon, une chambre à l’étage avec quatre lits, un lit d’enfant, une salle de bain, un salon et une cuisine. Rien que ça !