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Que voir dans le Pays Basque espagnol ?

Il y a des régions qui se découvrent mieux en prenant son temps. Le Pays Basque espagnol en fait partie. Avec ses collines douces qui plongent dans l’Atlantique, ses villages qui mêlent tradition et modernité, et cette langue qu’on n’entend nulle part ailleurs, il invite à ralentir. Vous ne trouverez pas ici de palmiers géants ni de monuments tape-à-l’œil, mais plutôt des ports pleins de charme, des sentiers côtiers et des assiettes qui racontent le territoire. Si vous cherchez une escapade entre mer et montagne, entre culture et plaisirs simples, le Pays Basque espagnol mérite qu’on s’y attarde.

Saint-Sébastien (Donostia) – Raffinement Belle-Époque et capitale des pintxos

Il suffit de quelques pas le long de la promenade maritime pour comprendre ce qui attire tant de voyageurs à Saint-Sébastien. Le regard glisse sur la plage de la Concha, puis s’attarde sur les balustrades blanches, les façades élégantes, l’île Santa Clara au loin… Il y a dans cette ville un air de vacances d’un autre temps. Donostia, comme on l’appelle ici, a longtemps séduit l’aristocratie européenne. Et si les chapeaux melon ont disparu, le charme Belle-Époque, lui, reste intact.

Mais Saint-Sébastien n’est pas qu’un décor de carte postale. C’est aussi une ville qui vit, qui mange, qui fête. Elle a fait de la gastronomie une véritable culture du quotidien. Dans la Parte Vieja, entre deux ruelles pavées, vous entendrez claquer les verres, humerez les odeurs de poisson grillé et verrez les comptoirs crouler sous les pintxos. Ces bouchées créatives, à mi-chemin entre tapas et haute cuisine, sont une fierté locale.

Voici quelques incontournables à ne pas manquer lors de votre passage :

  • La plage de la Concha : une grande courbe de sable fin en pleine ville, parfaite pour la baignade, la marche ou le paddle.
  • La Parte Vieja : cœur historique animé, idéal pour une tournée des bars à pintxos.
  • La Plaza de la Constitución : ancienne arène devenue lieu de rassemblement populaire, entourée de balcons numérotés.
  • Le funiculaire du Mont Igueldo : une montée rétro jusqu’à un panorama imprenable sur la baie et un parc d’attractions désuet mais plein de charme.
  • Le quartier de Gros : plus jeune, plus alternatif, avec des adresses créatives et une ambiance décontractée.
  • Le Palais Kursaal : silhouette contemporaine posée face à l’océan, lieu central du Festival international du film.

Si vous venez en été, la ville prend un rythme festif : entre la Semana Grande en août et le Festival du Film en septembre, l’agenda est chargé. Mais même en hiver, l’atmosphère reste chaleureuse. Les Donostiarras ont cette manière bien à eux de remplir les rues et les comptoirs, même quand les températures baissent.

Prévoyez une à deux journées pour visiter Saint-Sébastien. Laissez votre voiture au garage : ici, tout se fait à pied ou en bus. Et surtout, ne vous précipitez pas. Comme souvent dans le Pays Basque, on apprécie davantage en prenant le temps.

Bilbao – Métamorphose d’une ville et prouesse architecturale

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Bilbao ne cherche pas à vous séduire tout de suite. Elle prend son temps, comme si elle attendait que vous leviez les yeux. Et puis, soudain, au détour d’un quai ou d’une ruelle du vieux centre, elle vous glisse un indice : une façade contemporaine, une ruelle vivante, un pont blanc suspendu dans le vide. C’est une ville qui s’est réinventée sans renier ce qu’elle a été.

Pendant longtemps, Bilbao fut une cité industrielle, rude et laborieuse. Aujourd’hui, elle affiche une toute autre allure. L’ouverture du musée Guggenheim en 1997 a marqué un tournant décisif. Avec ses plaques de titane ondulantes, son allure de vaisseau posé au bord de la rivière Nervión, l’édifice de Frank Gehry est devenu un symbole fort de cette mutation. Et tout autour, la ville a suivi. Le béton brut a laissé place au verre, à la lumière, à une architecture audacieuse.

À ne pas manquer lors de votre visite :

  • Le musée Guggenheim : ne serait-ce que pour son architecture, le lieu vaut le détour. Les œuvres extérieures sont visibles gratuitement.
  • La passerelle Zubizuri : pont piéton blanc en forme d’arche, signé Santiago Calatrava.
  • Le Casco Viejo : le cœur historique, avec ses “Siete Calles”, ses bars à pintxos et le Mercado de la Ribera.
  • Le musée des Beaux-Arts : une belle collection, entre art ancien et contemporain.
  • Le funiculaire d’Artxanda : pour prendre un peu de hauteur et observer la ville dans son ensemble.
  • Les cidreries urbaines : des lieux simples et chaleureux, où l’on partage à table et en carafe.

Malgré son apparence moderne, Bilbao n’a rien perdu de son caractère. Dans les tribunes de San Mamés, on soutient l’Athletic avec une ferveur unique. Le club, fondé à la fin du XIXe siècle, continue à ne faire jouer que des joueurs basques ou formés localement. Un choix qui dépasse le football.

Comptez deux jours pour prendre le pouls de la ville. Le matin, flânez au musée ou sur les quais. L’après-midi, explorez les ruelles du centre ancien. Et si la pluie s’invite — elle le fait souvent — entrez dans un bar, commandez un pincho à la morue et un verre de Txakoli. Ici, même le mauvais temps a du charme.

Plage de la Concha (Saint-Sébastien) – Élégance urbaine sur le sable doré

C’est une plage comme on en voit rarement : posée au pied des immeubles, bordée d’une promenade raffinée, face à une baie aux contours parfaits. La Concha, à Saint-Sébastien, n’a pas besoin d’en faire trop pour séduire. Elle est là, tranquille, dans son écrin de collines, et vous invite à ralentir.

En été, le sable doré se couvre de tentes rayées, les familles s’installent sous les parasols, et les clubs nautiques s’activent sur les eaux calmes de la baie. Mais La Concha ne se résume pas à la saison chaude. En hiver, elle devient un lieu de balade, presque méditatif, avec les vagues qui viennent éclabousser la rambarde blanche et les joggeurs matinaux qui croisent les flâneurs en manteau.

Ce qui rend cette plage si particulière, c’est peut-être ce mélange de sophistication et de simplicité. On peut y passer la journée à lézarder ou s’y arrêter dix minutes, juste pour regarder le soleil descendre sur l’île Santa Clara.

À faire sur place :

  • Se baigner dans la baie : les eaux sont calmes et surveillées en saison.
  • Louer un kayak ou un paddle : pour découvrir la plage depuis la mer.
  • Marcher le long du paseo marítimo : à tout moment de la journée, c’est une belle parenthèse.
  • Photographier la rambarde ouvragée : elle est devenue l’un des symboles de Saint-Sébastien.
  • Profiter du coucher de soleil : la lumière dorée enveloppe alors toute la baie.
  • S’accorder une pause gourmande : les bars de la Vieille Ville sont à deux pas, avec leurs comptoirs garnis de pintxos.

Accéder à La Concha ne demande aucun effort : depuis le centre de Saint-Sébastien, vous y êtes en quelques minutes. Et même si vous ne vous baignez pas, il suffit parfois de s’asseoir face à la mer pour ressentir un peu de ce que les Donostiarras apprécient ici depuis toujours.

Plage d’Itzurun (Zumaia) – Falaises spectaculaires et décor de cinéma

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Il y a des lieux qui donnent l’impression de quitter le monde réel. La plage d’Itzurun, à deux pas du village de Zumaia, fait partie de ceux-là. Ici, la mer ne se contente pas de venir lécher le sable : elle rencontre la roche de plein fouet, dessinant un décor vertigineux que le temps a sculpté avec patience.

Les falaises qui bordent la plage sont composées de flysch, ces longues strates géologiques formées il y a des millions d’années. On les dirait posées en biais par une main géante. En réalité, elles racontent une histoire ancienne, gravée dans la pierre. Il suffit de marcher au pied de ces parois pour se sentir tout petit, comme un visiteur discret dans un musée à ciel ouvert.

Ce paysage puissant a d’ailleurs attiré les équipes de tournage de Game of Thrones, qui ont choisi Itzurun pour représenter les terres de Peyredragon. Si vous avez l’œil, vous reconnaîtrez peut-être la scène d’arrivée de Daenerys, même si les effets numériques ont gommé quelques détails bien réels, comme l’ermitage de San Telmo, qui surplombe la plage.

À faire sur place :

  • Observer les flysch à marée basse : les reliefs se dévoilent mieux quand la mer se retire.
  • Photographier la plage en fin de journée : la lumière rasante accentue les formes des falaises.
  • Explorer les rochers et petites grottes : avec des chaussures adaptées, on peut s’approcher de près.
  • Faire du paddle ou de la pirogue : pour découvrir la côte depuis la mer, les jours de calme.
  • S’imprégner du lieu : que vous soyez amateur de géologie, de cinéma ou simplement curieux.

La plage d’Itzurun est accessible en une dizaine de minutes à pied depuis le centre de Zumaia. En été, elle est surveillée et bien équipée, mais l’endroit conserve un caractère brut. Même sans poser votre serviette, la visite vaut le détour. Et si vous souhaitez en apprendre davantage sur ces paysages si particuliers, la maison du Géoparc, située en ville, permet de remettre les falaises en perspective.

San Juan de Gaztelugatxe – Ermitage mystique entre mer et ciel

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Certains lieux donnent le sentiment d’être sortis tout droit d’un conte. San Juan de Gaztelugatxe, perché sur son rocher battu par les vents, en fait partie. À mi-chemin entre Bakio et Bermeo, ce site attire autant les randonneurs que les amateurs de légendes… et les fans de Game of Thrones, qui reconnaîtront ici les marches de Peyredragon.

Le chemin commence doucement, par une descente à travers les pins. Puis, au loin, se dessine l’îlot, relié à la terre ferme par un pont de pierre. On devine l’escalier en zigzag, gravé dans la roche comme une cicatrice. Deux cent quarante et une marches plus tard, au sommet, un petit ermitage résiste au vent depuis des siècles. La vue s’ouvre alors sur la mer Cantabrique, brute et changeante, et sur l’horizon sans limites.

Avant de repartir, selon la tradition, on sonne trois fois la cloche de la chapelle pour faire un vœu. Le geste est simple, presque enfantin, mais il prend une autre dimension après l’effort de l’ascension.

À prévoir pour votre visite :

  • Une réservation à l’avance en haute saison : le site est très fréquenté.
  • Des chaussures confortables : le chemin est parfois raide et caillouteux.
  • De l’eau et un chapeau si vous venez en été : il y a peu d’ombre.
  • Un appareil photo : le panorama vaut le détour.
  • Un détour par une cidrerie à Bakio : pour se remettre de la montée autour d’une tortilla et d’un verre de cidre local.

La meilleure période pour s’y rendre ? Le printemps ou l’automne, quand le calme revient et que la lumière du soir caresse les falaises. L’hiver peut aussi réserver des surprises, avec des vagues puissantes venant recouvrir le pont, parfois jusqu’à fermer le site.

San Juan de Gaztelugatxe n’est pas le genre d’endroit que l’on traverse à la va-vite. On y va pour marcher, respirer, contempler… et peut-être repartir avec un vœu en tête.

Découvrir aussi dans le pays basque espagol : la forêt d’Iraty.

Charlie
Charlie

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