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Explorer le lac de Cauma : randonnées, baignades et instants suspendus

Niché au cœur des montagnes grisonnes, le lac de Cauma est l’un de ces endroits qui semblent avoir été dessinés à la main, tant ses nuances de turquoise et de vert paraissent irréelles. Situé près de Flims, en Suisse, ce petit joyau alpin offre une parenthèse paisible entre forêt de pins, eaux cristallines et sentiers de randonnée. J’y suis venue un matin d’été, attirée par des photos aperçues au détour d’un forum de voyageurs — et je me souviens encore du silence du lieu, seulement troublé par le clapotis de l’eau et le murmure du vent. Le lac de Cauma, c’est une invitation à ralentir, à se laisser envelopper par la nature et à renouer avec cette douce simplicité qui rend chaque voyage inoubliable.

Un écrin d’eau turquoise au cœur des Grisons

J’avais entendu parler du lac de Cauma comme d’un petit paradis perdu. Une étendue turquoise entourée de pins, à mi-chemin entre rêve et réalité. Ce matin-là, je suis partie depuis Flims Waldhaus, encore enveloppée dans la fraîcheur du matin. Quelques pas à travers la forêt, un souffle d’air humide, puis soudain, cette vision : une eau limpide, presque immobile, bordée d’une végétation dense. Le contraste entre les teintes de vert et de bleu semblait presque irréel.

Le Lag la Cauma, comme on l’appelle ici, se niche à 997 mètres d’altitude, au cœur de la grande forêt de Flims. Malgré sa taille modeste — environ dix hectares — il dégage une impression d’espace et de tranquillité rare. L’eau, alimentée par des sources souterraines chaudes, reste étonnamment douce, même en montagne. En été, elle atteint jusqu’à 24 °C, ce qui en fait l’un des lacs alpins les plus agréables pour la baignade. En hiver, elle ne gèle jamais entièrement, conservant ce miroitement énigmatique qui fait tout son charme.

Et puis, il y a ce nom : « Lag la Cauma », littéralement le « lac de la sieste ». Une promesse de lenteur et de détente, parfaitement fidèle à ce que l’on ressent une fois installé sur ses rives.

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Comment se rendre au lac de Cauma ?

Le lac est facile d’accès depuis Flims Waldhaus. Pour descendre jusqu’à lui, un petit funiculaire gratuit vous épargne la marche (et la remontée, qui peut être raide sous le soleil). On arrive alors dans un cadre parfaitement entretenu, mais sans excès : parkings, toilettes, un restaurant et des zones d’ombre qui conservent à l’endroit un équilibre entre confort et nature.

L’accès au site de baignade principal est payant durant la belle saison (autour de 19 CHF par adulte), ce qui contribue à limiter l’affluence et à préserver la quiétude du lieu. En hiver, tout redevient gratuit : le lac se vide de ses visiteurs et reprend son rythme paisible, idéal pour une promenade silencieuse.

Se baigner ou ne rien faire du tout

Le lac de Cauma, c’est avant tout un lieu pour ralentir.
Vous pouvez y passer la journée entière sans jamais vous ennuyer — ou au contraire sans rien faire du tout. Les rives, alternant pelouses et petites plages de galets, invitent à la baignade, au bronzage ou au simple plaisir d’observer les reflets du ciel dans l’eau.

Pour les plus actifs, il est possible de :

  • Louer un pédalo ou un stand-up paddle pour glisser sur l’eau jusqu’à la petite île boisée, « Isla », posée au centre du lac ;
  • Plonger depuis les rochers ou les radeaux flottants, accessibles depuis les zones de baignade ;
  • S’allonger sur l’herbe et regarder le ballet silencieux des nuages au-dessus des pins.

Les enfants, eux, adorent l’aire de jeux et la pataugeoire, pendant que les plus grands s’installent sur les terrasses du restaurant panoramique, un verre à la main, face à cette palette de bleus changeante.

Marcher dans les forêts de Flims

Autour du lac, plusieurs sentiers de randonnée serpentent à travers la forêt. Le tour complet du lac de Cauma, long de 5,8 km, se fait tranquillement en 2h environ. Ce parcours, facile et ombragé, offre des points de vue superbes sur les reflets du lac et la densité des bois environnants.

Pour les plus curieux, une belle marche mène jusqu’à la plateforme d’observation « Il Spir », perchée au-dessus des gorges du Rhin (Ruinaulta). De là, la vue plonge sur un canyon spectaculaire, souvent comparé au « Grand Canyon suisse ». Le contraste entre la pierre blanche, la forêt sombre et le turquoise du fleuve est tout simplement hypnotisant.

Les marcheurs plus aguerris peuvent prolonger l’excursion jusqu’au lac de Cresta, un autre bijou alpin caché dans la forêt, accessible en 2 h 30 de marche environ.

Un lac somptueux, quelque soit les saisons

L’été reste la saison reine du lac de Cauma. Les journées s’étirent, la lumière met en valeur les nuances émeraude de l’eau, et les nageurs s’y pressent dès le matin. Pourtant, si vous le pouvez, venez tôt : avant 10 h, le site est encore calme et l’atmosphère presque méditative.

Mais c’est en automne que le lac est, il parait, le plus captivant. Les forêts alentour se teintent d’or et de roux, et l’eau devient miroir. Les touristes ont disparu, ne restent que quelques promeneurs silencieux, parfois un pêcheur immobile au bord du ponton.

En hiver, le lieu prend des airs de refuge. L’accès étant libre, on peut se promener autour du lac gelé en partie, admirer les jeux de lumière et profiter du calme absolu. Les rires des enfants qui glissent sur la neige remplacent alors les éclaboussures de l’été.

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Un peu d’histoire sur le lac de Cauma

Avant d’être ce lieu de loisirs apprécié, le lac de Cauma avait déjà sa réputation. Dès le XIXᵉ siècle, les habitants de Flims venaient s’y baigner pour profiter des vertus thérapeutiques de son eau. On disait qu’elle soulageait les maux de peau et apaisait les yeux fatigués. En 1835, une petite cabane de baignade fut construite sur les rives, marquant le début du tourisme thermal dans la région.

Depuis, le lac a conservé cette vocation de détente et de soin. Certes, les infrastructures ont évolué — vestiaires modernes, restaurant, terrain de beach-volley — mais l’esprit du lieu est resté intact : un espace de repos, où l’on vient avant tout pour se ressourcer.

Autour du lac : une région à explorer

Le village de Flims mérite à lui seul une halte. C’est une station dynamique, aussi agréable l’hiver pour le ski que l’été pour ses sentiers de randonnée et son ambiance décontractée. Le parc Rocksresort, tout proche, propose des activités pour les familles : skatepark, zones de jeux et la Freestyle Academy, un immense espace intérieur dédié aux amateurs de glisse.

Les environs regorgent aussi de points de vue spectaculaires, notamment sur le plateau Conn et la Ruinaulta, cette gorge creusée par le Rhin qui offre des panoramas vertigineux. Pour ceux qui préfèrent la tranquillité, le lac de Cresta, à environ une heure de marche, offre une alternative plus sauvage et moins fréquentée que Cauma.

Et si vous aimez le vélo, sachez que les sentiers reliant Flims au lac sont praticables en VTT ou en vélo électrique : une belle manière de combiner balade et baignade.

Ce que j’aime au lac de Cauma, c’est cette ambivalence : à la fois très accessible et pourtant si paisible. On y croise des familles, des couples, des randonneurs, mais chacun semble trouver son propre rythme. Le lieu respire la lenteur heureuse, celle où le temps s’étire sans qu’on s’en rende compte.

Je me souviens avoir passé une heure à observer les reflets de l’eau, à écouter le bruissement des arbres et à regarder les pédalos glisser vers l’île centrale. Rien d’extraordinaire, et pourtant… c’est peut-être ce que j’ai préféré.

Le lac de Cauma, c’est ce genre d’endroit où l’on repart différent, apaisé, un peu plus aligné avec soi-même. Et si son nom signifie « lac de la sieste », c’est bien parce qu’ici, tout semble inviter à se poser, respirer, et simplement vivre au rythme de la montagne.

Charlie
Charlie

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